Par Steeve Bonneville, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles.
Lors du sommet climatique de Paris, les signataires se sont engagés à limiter l'augmentation de la température mondiale à moins de 2°C. Pourtant, compte tenu de l’évolution des émissions de CO2, même les plans de suppression des émissions les plus ambitieux ne parviennent pas à atteindre les objectifs de l'Accord de Paris sans recourir aux méthodes d'élimination du CO2 atmosphérique (CDR). Ce constat nécessite des recherches sur un éventail de CDR pour étudier leur faisabilité, leur efficacité et leurs limites. Parmi celles-ci, l'altération forcée (AF) est basée sur les processus naturels d'altération des minéraux silicatés dans les sols qui induisent le transfert de CO2 atmosphérique en HCO3- dans la circulation hydrologique qui éventuellement précipite sous forme de minéraux carbonatés, stables. Ici, j’aborderai les défis (et les enjeux) posés par la quantification du potentiel de séquestration du C par l’AF et je discuterai brièvement des résultats préliminaires d’une expérience d’altération où des parcelles de blé tendre ont été amendées avec de l’olivine - (Mg,Fe)2[SiO4] -, une phase minérale facilement altérable.